Du 21 au 22 août 2025, la commune de Nyanza a accueilli un atelier régional organisé par la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme (CNIDH) à l’East African Hotel. Rassemblant 61 participants, dont des magistrats, policiers, personnel pénitentiaire, membres de la société civile et journalistes. Cette réunion a permis d’échanger sur les irrégularités en matière de détention et le traitement des cas de torture. Sous la présidence de Mgr Martin Blaise Nyaboho, la CNIDH a réaffirmé son engagement à promouvoir une justice respectueuse des droits humains, en collaboration avec les acteurs de la chaîne pénale.
1. Des irrégularités persistantes dans les lieux de détention
Les visites régulières de la CNIDH dans les prisons et cachots ont révélé des dysfonctionnements préoccupants : mauvaise tenue des registres, non-séparation des mineurs et des adultes, détention de femmes enceintes ou allaitantes, et dépassement des délais de garde à vue. Ces irrégularités, souvent liées à un manque de moyens logistiques et à des ingérences administratives, compromettent les droits fondamentaux des détenus. La surpopulation carcérale et la détention arbitraire pour des dettes civiles aggravent encore la situation.
2. La lutte contre la torture : un défi prioritaire
L’atelier a mis en lumière les efforts de la CNIDH plaide à cor et cri pour la répression des actes de torture quels qu’en soient les auteurs et les endroits où ils ont été commis. Une enquête menée en avril 2025 a permis de soumettre plusieurs cas d’irrégularités au Parquet de Bururi, impliquant des officiers de police et des autorités administratives. Bien que des progrès soient notés dans la transmission des dossiers, la lenteur dans leur traitement reste problématique. Les participants ont appelé à une accélération des procédures et à des sanctions conformes au Code de Procédure pénale.
3. Vers une justice plus efficace et respectueuse des droits humains
Les débats ont abouti à une feuille de route opérationnelle pour remédier aux défis identifiés. Parmi les solutions proposées : la digitalisation des services judiciaires, le renforcement des capacités des acteurs de la chaîne pénale, l’amélioration des conditions de détention et la sensibilisation à l’indépendance de la magistrature. Le Gouverneur de Burunga, Hon. Parfait Mboninyibuka, a promis un appui logistique et un plaidoyer pour soutenir ces initiatives.
Cet atelier marque une étape décisive dans la quête d’une justice burundaise plus saine, efficace, équitable et respectueuse des droits humains. En réunissant les acteurs clés, la CNIDH a posé les bases d’une collaboration renforcée pour corriger les irrégularités, accélérer le traitement des cas de torture et promouvoir le respect des droits des détenus. Grâce au soutien du Programme des Nations Unies pour le Développement, cet engagement collectif ouvre la voie à des réformes concrètes pour une société plus juste.
Publiée le 04/10/2025 à 00h10min Partager
