Dans le cadre d’une visite effectuée, le 18 septembre 2025, par la délégation marocaine conduite par la vice-présidente de l’Observatoire National des Droits de l’Enfant (ONDE) du Maroc, Pr Ghizlaine Benjelloun, la CNIDH du Burundi a présenté ses efforts pour protéger les droits de l’enfant. Cette rencontre vise à tisser des liens de coopération entre le Forum National des Enfants du Burundi (FONEB) et le Parlement des Enfants Marocain, d’une part, et à échanger avec la CNIDH sur certains aspects pour garantir un avenir sécurisé à chaque enfant.
Un cadre légal et institutionnel solide
Selon le Vice-président de la CNIDH, Gérard Rugemintwaza, le Burundi a ratifié des conventions internationales, comme la Convention relative aux droits de l’enfant, et adopté des lois renforçant la protection des mineurs, notamment la Constitution de 2018 et le Code de la protection sociale de 2020. Des institutions, comme la CNIDH, le Forum National des Enfants (FONEB) et des unités spécialisées, telle que la police des mineurs, jouent un rôle clé. Des centres intégrés, comme Humura à Gitega, offrent une prise en charge holistique des victimes de violences.
Des avancées significatives, mais des défis persistants
La gratuité de l’éducation jusqu’à la 9e année et des soins de santé pour les moins de 5 ans a réduit la mortalité infantile et favorisé l’inclusion, notamment pour les Batwa et les enfants handicapés. Cependant, l’abandon scolaire, lié à la pauvreté et à la stigmatisation, reste élevé (30,6 % des enfants travaillent comme domestiques). L’enregistrement des naissances, essentiel pour l’accès aux droits, est entravé par l’ignorance parentale et un système non digitalisé, avec 16 % des moins de 5 ans non enregistrés.
Lutte contre les abus et la traite des enfants
La CNIDH dénonce le trafic d’enfants migrants, souvent exploités dans des plantations des pays voisins. En 2024, des centaines de mineurs ont été refoulés de Tanzanie. La législation de 2014 punit sévèrement la traite, mais des moyens financiers et techniques manquent. Les enfants en situation de rue, victimes de pauvreté et d’instabilité, peinent à être réintégrés malgré les centres d’accueil.
A tous ces égards, la coopération entre l’ONDE du Maroc et la CNIDH du Burundi est tant souhaitée pour travailler en synergie. Cette visite constitue non seulement une porte d’entrée, mais aussi elle ouvre des perspectives pour renforcer la protection des droits de l’enfant. La CNIDH appelle à la digitalisation des services, à un meilleur encadrement des mineurs et à une sensibilisation accrue pour bâtir un avenir où chaque enfant burundais prospère.
Maroc : Pour chaque enfant, un avenir protégé
La cheffe de la délégation marocaine, Pr Ghizlaine Benjelloun, a salué avec admiration l’engagement indéfectible de la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme du Burundi dans la défense des droits des enfants. Elle a indiqué que l’action de la CNIDH, ancrée dans un cadre légal robuste et des mécanismes institutionnels dynamiques, est une source d’inspiration.
Pour la Vice-présidente de l’ONDE, investir dans l’enfance c’est façonner l’avenir. Par exemple, investir dans les droits de l’enfant – santé, éducation, participation, liberté d’expression, intégrité physique et lutte contre toutes formes de violence – n’est pas seulement un impératif moral, c’est aussi une stratégie économique judicieuse. Chaque dollar investi aujourd’hui dans le bien-être des enfants génère des retombées exponentielles pour nos sociétés, en renforçant la cohésion sociale et en stimulant la croissance du Produit Intérieur Brut. Au Maroc, notre Parlement des Enfants incarne cette vision, en formant des citoyens responsables, acteurs éclairés de demain.
L’ONDE : un engagement pour la justice et la protection
Créé en 1995, l’Observatoire National des Droits de l’Enfant (ONDE) s’attache à analyser la situation de l’enfance, à mobiliser les acteurs publics et privés, et à porter la voix des enfants dans les débats nationaux et internationaux. Notre mission est claire : innover pour garantir un avenir plus juste, plus sûr et véritablement protecteur, où chaque enfant peut s’épanouir sans crainte.
Un partenariat pour un avenir commun
Cette visite au Burundi marque une étape décisive dans notre coopération. Ensemble, nous pouvons unir nos efforts pour bâtir des sociétés où les droits de l’enfant ne sont pas une aspiration, mais une réalité tangible. Car protéger un enfant, c’est protéger l’avenir de nos nations, a conclu la Vice-présidente de l’ONDE.
En clôture de cette visite fructueuse, le Chargé d’Affaires de la Mission Diplomatique du Maroc au Burundi, M. Abdelouahhab Makhtari, a saisi cette opportunité pour appeler à un partenariat renforcé entre la CNIDH du Burundi et le CNDH du Maroc. Il a souligné l’importance d’une collaboration étroite pour promouvoir les droits humains, en particulier ceux des enfants, à travers des projets concrets d’intérêt commun. Parmi les initiatives envisagées, M. Makhtari a évoqué l’accès à des bourses d’études et des programmes de renforcement des capacités, visant à doter les acteurs burundais et marocains des outils nécessaires pour bâtir un avenir plus équitable. Cette invitation marque une étape décisive vers une coopération durable, porteuse d’espoir pour les générations futures.
Publiée le 06/10/2025 à 15h10min Partager
